La poète roumaine Magda Carneci et la francophonie

Публикувано:
16:48ч / 15.01.2020г
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Dans une série de publications sur notre site, nous vous présentons des participants au Festival littéraire international de Sofia qui était consacré cette année aux littératures francophones et a été précédé d’un colloque sur le thème “ Être, venir d’ailleurs et écrire en français „, qui s’est tenu à l’Université de Sofia “ Saint Clément d’Ohrid “ les 9 et 10 décembre dernier. La poète roumaine Magda Carneci a participé au colloque et avait sous-titré son discors “ Choisisir sa langue d’écrire: une forme de liberté intérieure.“ Magda Carneci a expliqué qu’elle était de la première génération à avoir eu le choix d’étudier l’anglais à l’école au lieu du russe comme langue étrangère. Mais en Roumanie, même à l’époque du totalitarisme, le culte de la langue française a été conservé comme symbole de culture et de finesse. Elle a étudié le français dans son pays d’origine. Puis, en allant en France, elle a d’abord découvert à quel point ses compétences linguistiques étaient littéraires. Elle écrit maintenant des poèmes en français.
Lors de sa visite à Sofia Magda Carnieci a eu la gentillesse de répondre à mes questions. Tout d’abord, je lui ai demandé de se présenter brièvement aux lecteurs de notre site.

Je suis poète et historienne d’art – un double parcourt, une double carrière. pour le moment je dirige la revue d’art visuel „Arta“ et je suis aussi présidente du PEN-club roumain. J’ai publié des livres en roumain et en français et j’ai des livres traduits en anglais, en hollandais, en italien.En ce qui concerne la langue bulgare il y a une traductrice qui s’appelle Roumiana Stancheva qui a traduit certains de mes poemes en bulgare et j’éspere que cette activité va continuer.

Ce qui m’a impressionnee, c’etait ce que vous avez dit au sujet de la langue francaise. À quel âge avez-vous commence a apprendre le francais?

Je pense que j’ai commence à l’âge de 9 ans. Dans ma ville natale de Bacău il y avait une dame bourgeoise de l’ancienne génération qui avait vécu à Paris et qui était rentrée en Roumanie pendant la Deuxième guerre mondiale, puis le communisme est venu et elle n’a pas pu quitter le pays, donc elle était restée en Roumanie, mais elle était amoureuse de Paris et de la littérature française et et elle gagnait sa vie en donnant des leçons de français. Ç’est comme ça que j’ai commencé apprendre cette langue merveilleuse et grâce à cette dame j’ai eu une sorte de coup de foudre, parce qu’elle parlait avec passion, elle m’apprenait des chansons et des poésies, que je sais même à présent par coeur. Puis cela a continué avec une professeure beaucoup plus jeune. A l’école j’avais commencé à apprendre l’anglais comme première langue étrangère et le français comme deuxième. A présent je parle également bien l’anglais et le français, mais le français est resté pour moi ma langue de coeur. Je l’ai dit lors de ma présentation au colloque: même pendant le communisme dans les familles roumaines il fallait savoir certaines expressions françaises, l’art de la table, les belles manières françaises. Quand le communisme est tombé en 1989 les étrangers qui venaient en Roumanie étaient étonnés que presque toutes les personnes dans les rues pouvaient répondre en français à leurs questions – surtout que la langue romaine est une langue latine et il y a plein de mots d’origine commune.

Vous avez dit lors du colloque qu’après les changements politiques dans votre pays, vous êtes allée en France et vous y avez découvert que votre français était un peu artificiel. J’ai aussi eu le même sentiment car j’ai étudié la langue française au lycée français de Sofia au temps du socialisme.

Oui, on a appris une langue artificielle, un français d’école, pour ainsi dire, et quand en 1990 je suis allée  à Paris, je ne comprenais presque rien, parce que les gens dans les rues parlaient un français vivant, tandis que je connaissais le français de la littérature française du XIX ou du début du XX siècle, ce qui n’était pas tout à fait la même langue. J’étais désolée au début, parce que ç’était difficile de se faire comprendre,  mais petit à petit cela est arrivé.

Magda Carneci arrive pour la première fois à Paris en février 1990, puis retourne à Bucarest. Elle y obtient une bourse et se rend de nouveau à Paris pour faire un master et puis pour élaborer une thèse de doctorat. “ Mais tout le temps je circulais entre les deux pays parce que je ne pouvais pas vivre longtemps sans voir ma famille en Roumanie „, dit-elle

Vous êtes maintenant à Bucarest ou à Paris?

A présent je suis à Bucarest. J’ai habité continuellement à Paris depuis 2000 jusqu’ à 2010, parce que j’ai enseigné la littérature roumaine dans une école parisienne de langues étrangères – Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales). Par la suite j’étais directrice de l’Institut culturel roumain à Paris. A la fin de mon mandat de diplomate culturelle Je suis rentrée à Bucarest mais j’ai gardé mes contacts à Paris, j’y vais plusieurs fois chaque année, j’y organize le concours internationale de littérature francophone “ Benjamin Fondane “ que j’ai crée moi-même auprès de l’Institut culturel roumain en 2016 – ce concours existe toujours. Le prix est décerné à des écrivains qui ont choisi la langue française pour écrire sans être de nationalite française. A l’époque cela n’était pas en vogue, maintenant il y a plusieurs prix de ce genre, mais à l’époque ç’était quelque chose de précieux d’encourager et de mettre en lumière ces écrivains. Benjamin Fondane c’est le nom d’un écrivain juif d’origine roumaine qui avait vécu à Paris dans la période d’entre deux guerre, dans les années 30-40 ,et qui fut par la suite tué par les nazis dans le camps de concentration d’Auschwitz. C’est pour cela que j’ai intitulé le prix en son nom. Il était très connu à l’époque, mais après sa mort son nom est tombé dans l’oubli. Fondane avait choisi d’écrire en français, c’est pour cela que le prix porte son nom. Depuis qu’on organise ce concours et qu’on republie ses oeuvres en français il est revenue dans la mémoire active culturelle.

Vous avez dit que vous traduisez parfois vos poèmes en français, mais est-ce que vous écrirvez en français?

Oui, cela m’arrive. Cela dépend de mon état d’esprit. Il y a quelques années j’ai écrit toute une série de poèmes en français à cause d’une raison santimentale qui m’a motivée. Une autre fois j’ai écris directement en français des poèmes politiques et puis je me suis traduite moi-même en roumain. Je pratique aussi l’opération inverse. C’est très intéressant quand je me traduit du roumain en français, par exemple. Il y a des expressions roumaines qui ne p[assent pas en français, je dois trouver une solution et parfois cette solution me plait d’avantage, alors je la transpose dans la version roumaine. C’est bien de comparer et de contrôler le discours à travers deux langues, comme ça on est plus précis, plus fin.

Propos recueillis par Gergina Dvoretzka

Le texte en bulgare

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Източник: www.evropaworld.eu