OIF – La Bulgarie et la Francophonie

Публикувано:
09:54ч / 08.03.2018г
Брой прочитания:
586
Брой коментари:
0
Photo : 20 mars 2017, Club littéraire "Peroto", Sofia, marathon de lecture Marathon de lecture 0 commentaires
Photo : 20 mars 2017, Club littéraire „Peroto“, Sofia, marathon de lecture

Après avoir présenté brièvement la place et la présence de la Francophonie en Europe centrale et orientale, nous allons passer en revue chacun des six Etats et gouvernements membres de l’OIF afin de déceler les liens qui unissent chacun d’eux avec la grande famille francophone. Aujourd’hui, place à la Bulgarie, qui fête le 25e anniversaire de son adhésion à l’OIF cette année.

À la fin du IXe siècle de notre ère, l’alphabet cyrillique aurait été créé par les saints Cyrille et Méthode, sur base du slavon et de l’alphabet glagolitique, et utilisé dans la capitale de l’époque Preslav, en Bulgarie. Plus de 300 millions de personnes utilisent aujourd’hui l’alphabet cyrillique, notamment les Bulgares. Depuis l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne le 1er janvier 2007, le cyrillique est devenu le troisième alphabet officiel de l’Union européenne après le latin et le grec. Alors comment expliquer la présence de cet  ancien pays slave, la Bulgarie, dans l’Organisation Internationale de la Francophonie ?

Une francophilie réelle
La Bulgarie a vécu cinq siècles sous le joug ottoman, jusqu’à retrouver son indépendance en 1878, avec le Traité de San Stefano, en tant que Principauté. C’est dans ce contexte européen particulier, où le recul de l’Empire Ottoman se conjuguait à la diffusion des idées des Lumières, que la langue française a profondément influencé la vie culturelle bulgare. On peut penser à la halte d’Alphonse de Lamartine à Plovdiv, lors de son Voyage en Orient en 1832, quand il déclare que « les Bulgares sont complètement mûrs pour l’indépendance », ou à Victor Hugo qui s’insurge de la répression ottomane de l’insurrection bulgare en 1876. En réalité, dès 1858, le courant francophile s’exprime aussi par l’enseignement obligatoire du français dans les écoles laïques.
Cette francophilie trouve une autre expression dans l’innovation qu’a apportée la Bulgarie dans la région avec la création, dans les années 1950, des lycées bilingues devenus une référence européenne en matière de pédagogie des langues étrangères, dont le français, visant à l’enseigner de façon intensive pour pouvoir enseigner en français des disciplines non linguistiques par la suite. C’est dans la ville de Lovetch qu’a été fondé en 1951 le premier lycée bilingue en français en Bulgarie et même de toute l’Europe ! Aujourd’hui, le français est enseigné dans 328 écoles en Bulgarie, dont 44 lycées bilingues où il fait figure de première langue étrangère – au premier rang desquels le Lycée Alphonse de Lamartine de Sofia, où un enseignement d’excellence a formé nombre d’ambassadeurs, de diplomates, de ministres, d’artistes, etc.

Une volonté de désenclavement
Au-delà des raisons strictement culturelles, il est nécessaire de rappeler le contexte économique, politique et diplomatique dans lequel se trouve la Bulgarie lorsqu’elle intègre l’Organisation Internationale de la Francophonie en tant que membre de plein droit, il y a maintenant 25 ans. Après la fin de la période communiste, la transition impose un renouvellement des alliances politiques et la Bulgarie, comme d’autres pays de la région, cherche à renouer des liens avec l’ouest du Vieux Continent.
Dans son article « La Bulgarie, la Roumanie et la francophonie » (Prismes nationaux de la francophonie, 1997), Valérie-Barbara Rosoux1 évoque une « volonté de désenclavement régional, commune à tous les Etats francophones dont le français n’est pas la langue officielle », la Francophonie permettant une ouverture et une diversification des relations diplomatiques et économiques avec des pays présents sur les cinq continents, ainsi qu’un « arrimage solide à l’Europe occidentale » par le biais de certains de ses membres – pensons aux fondateurs de l’UE, le Luxembourg, la France et la Belgique francophone, ou encore la Suisse et Monaco.

La Bulgarie dans la Francophonie

Maison de la Francophonie en Bulgarie: siège de l'ESFAM et de la Structure de l'OIF à Sofia, le CREFECO
Maison de la Francophonie en Bulgarie: siège de l’ESFAM et de la Structure de l’OIF à Sofia, le CREFECO

Membre de l’OIF depuis 1993, l’un des apports les plus remarquables de la Bulgarie est sans doute la création, en 1996, par l’AUF et le gouvernement bulgare, de l’Ecole Supérieure de la Francophonie pour l’Administration et le Management (l’ESFAM, anciennement IFAG). Située dans la capitale Sofia, au numéro 1 de la rue Léopold Sédar Senghor, cette Ecole supérieure a pour objectif de former des cadres de haut niveau, en français, pour l’administration et la gestion. Chaque année, des étudiants de plus de 30 nationalités bénéficient d’un corps professoral en provenance d’universités de renom de l’espace francophone, qui délivrent également des diplômes reconnus au niveau international.
Par ailleurs, Sofia accueille également la structure de l’OIF – le Centre Régional Francophone pour l’Europe Centrale et Orientale (CREFECO), qui chaque année organise des dizaines de formations, séminaires et événements à destination des professeurs, des enseignants et des élèves de français de la région. En 2017, 2773 personnes ont bénéficié des activités du CREFECO.
Enfin, on peut également citer, parmi les activités organisées ou soutenues par la Francophonie dans le pays, la tenue des Olympiades de la langue française à Lovetch, en 2016, les traditionnels Concours de traduction, Marathon de lecture organisé à Sofia pour le mois de la Francophonie, ou encore l’Université d’été à Varna à destination des professeurs de FLE de la région.

Texte original

                                                                  Traduction du texte en bulgare

Logo-FrancophonieLa rubrique Francophonie de ce site présente les actualités de la francophonie en Bulgarie, en Europe centrale et orientale er dans le monde entier.

Източник: OIF