Les Françaises Margaux et Viviane ont choisi un master à l’Université de Sofia

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23:30ч / 27.06.2018г
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Le choix des jeunes Françaises Margot Aupetit et Viviane Patrouilleau a été le master « Francophonie, Plurilinguisme et Médiation Interculturelle » dirigé par Gueorgui Jetchev, professeur associé, qui dirige aussi le Département d’Études romanes à la Faculté des Lettres Classiques et Modernes à l’Université de Sofia St. Kliment Ohridski. J’ai interviewé tous les trois au Centre francophone de l’Université de Sofia.

Prof. Ass. Dr. Gueorgui Jetchev
Prof. Ass. Dr. Gueorgui Jetchev

« L’intitulé du master montre qu’il porte sur le multilinguisme en mettant l’accent sur les langues des pays de la Francophonie », a déclaré le professeur Jetchev. – Grâce à ce programme les étudiants découvrent l’espace francophone, à travers des voyages en Europe et en Amérique du Nord, en Afrique, en Océanie. Nous découvrons aussi les îles de la Francophonie comme la Réunion, l’île Maurice, la Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique, etc. Ces voyages sont la plupart du temps virtuels, mais grâce à la Francophonie j’ai pu participer à des projets de recherche dans le domaine de la sociolinguistique, par exemple, ce qui m’a permis de visiter réellement certains de ces lieux. L’autre axe du master est la médiation interculturelle, qui comprend l’analyse de textes d’auteurs francophones, l’étude des échanges entre les pays francophones. L’accent est mis sur la compétence de communiquer dans un environnement multilingue, en tenant compte des différences culturelles. Ces compétences sont importantes de nos jours, lorsque le travail s’effectue souvent dans des équipes internationales avec des représentants de plusieurs nationalités. Les étudiants acquièrent aussi des connaissances pratiques en gestion de projets. »

Margaux et Viviane ont déjà mis au point un projet sur la coopération entre la langue bulgare et le français à l’école Victor Hugo à Sofia, établissement de l’AEFE, où étudient des enfants de diplomates des missions étrangères présents dans le pays, mais aussi de nombreux enfants de familles bulgares. Elles ont fait des observations de classes avant de faire des enquêtes avec les élèves.

« Nous avons essayé de comprendre quelle langue ils utilisent aux différents moments de leur quotidien. Pendant les cours, c’est le français, mais ça se passe comment pendant les récréations, dans les activités extrascolaires, en famille ? Nous analysons actuellement les résultats des enquêtes », expliquent les étudiantes.

Dans le cadre du master, des conférences sont données par des conférenciers invités. Jusqu’à présent, trois formateurs de Genève sont venus. L’expérience de la Suisse en matière de multilinguisme avec ses quatre langues officielles (l’allemand, le français, l’italien et le romanche) est importante. Récemment, une conférence a été donnée par M. Moussa Fall, professeur de linguistique française à l’Université de Dakar (Sénégal), directeur du Département d’études françaises, qui est francophone, mais il est aussi aussi le représentant de la culture africaine et un locuteur du wolof, la principale des langues nationales du Sénégal. Un grand intérêt a été suscité par le conférencier de l’île Maurice, Gulshan Sooklall. Il parle le créole mauricien proche du français, mais aussi le français et l’anglais, langue officielle à Maurice, et il enseigne le hindi parce que la culture indienne est très présente sur l’île.

On a organisé à plusieurs reprises des rencontres avec des francophones résidant temporairement à Sofia: deux volontaires camerounais au Centre francophone pour l’Europe centrale et orientale (CREFECO) ont présenté le multilinguisme dans leur pays, le Cameroun. Des francophones venant du Québec et de Belgique ont également été invités à parler des situations linguistiques de leurs pays respectifs. Il est arrivé à Margaux et Viviane de suivre des cours à côté d’étudiants allemands francophones venus à l’Université de Sofia grâce au programme Erasmus+.

En d’autres termes, le master crée un véritable environnement multiculturel.

Chacune des deux jeunes Françaises a fait sa découverte  du master à sa façon.

«Au cours de mes études en France, je me suis spécialisée dans la médiation interculturelle et j’ai travaillé comme intermédiaire entre une association de femmes immigrées et des politiciens, explique Margaux Aupetit. – L’année dernière, j’étais volontaire dans une organisation non gouvernementale en Macédoine. Je voulais rester dans les Balkans et j’ai trouvé ce master à Sofia, qui est en français, afin de pouvoir continuer mes études en français. »

« L’avantage de ce master est que tout se déroule en français, une autre langue n’est pas nécessaire », souligne le professeur Gueorgui Jetchev. – « Évidemment, des ressources en anglais peuvent être utilisées dans le processus d’apprentissage, mais les discussions entre professeurs et étudiants se font en français. »

La mère de Viviane Patrouilleau est bulgare et c’était normal pour elle de continuer à Sofia ses études supérieures après la licence. « J’ai une famille bulgare », explique l’étudiante. « Je rendais souvent visite à ma grand-mère à Sofia. » La langue bulgare dans les contacts au quotidien n’est pas un problème pour elle, mais pour le master, elle préfère le français. « Ce n’est pas un problème pour moi d’imaginer mon avenir en Bulgarie. Pourquoi pas ! », dit- elle.

Margaux a remarqué qu’il y avait en France des préjugés concernant cette partie de l’Europe. « Mes parents pensaient que la Macédoine était un état arriéré, mais ils y sont venus et ont vu que ce n’était pas le cas. Ils sont aussi venus en Bulgarie et ont également constaté que ce n’était pas le cas non plus. Bien sûr, leurs impressions viennent de Sofia, pas des petits villages, mais il y a de petits villages similaires en France aussi. »

Viviane trouve que la jeune génération de l’Occident n’accepte plus le cliché selon lequel les Balkans serait une région problématique. Selon elle, cela est dû à création artistique dans ces pays. Celui-ci crée une image plus positive en Europe occidentale, certains films, par exemple.

L’année dernière, Margaux vivait en Macédoine dans la communauté albanaise de Tetovo. Ce n’est pas par hasard que la prochaine étape de son master sera en Albanie, à l’Université de Tirana, grâce au programme Erasmus+ de l’UE. « Tous les pays du monde m’attirent, mais les Balkans particulièrement ! », dit Margaux.

Le prochain semestre, un étudiant de Tirana va rejoindre le master « Francophonie, Plurilinguisme et Médiation Interculturelle » à l’Université de Sofia, qui existe depuis deux ans. Une des premières étudiantes diplômées, Maria Milanova, prépare actuellement un doctorat en co-tutelle sur le thème des idéologies linguistiques – une comparaison entre la situation linguistique dans les Balkans et les langues régionales en France. Son directeur de thèse du côté bulgare est Gueorgui Jetchev alors que la co-directrice du côté français est Cécile Canut, professeur à l’Université Paris Descartes.

Sur l’initiative de Maria, Margaux et Viviane ont eu l’occasion de faire une visite de recherche à l’école dans la ville natale de Maria, Levski, où il y a beaucoup d’enfants roms, et elles ont pu observer dans quelles langues communiquent les élèves.

En ce qui concerne les Roms, les deux étudiantes étaient impressionnées par les travaux de Cécile Canut, professeure à l’Université de Paris Descartes, qui vient regulièrement en Bulgarie pour étudier la vie de la communauté rom de Sliven. Elle a même fait publier un livre en France, contenant le journal intime d’une femme rom avec qui elle est devenue amie. Le livre peut être trouvé à la Bibliothèque d’ouvrages en français à l’Université de Sofia.

Je souhaite beaucoup de succès aux deux jeunes Françaises qui ont choisi le master dirigé par le professeur Jetchev, master qui attirera certainement à l’avenir aussi bien des Bulgares que des étrangers francophones !

Auteur: Gergina Dvoretzka

Plus d’informations sur le master peuvent être trouvées sur le site de l’Institut français de Bulgarie.

Plus de photos prises lors de l’interview peuvent être trouvées sur la page de la Fondation “L’Europe et le monde” sur Facebook.

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Източник: www.evropaworld.eu